Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DELPHINAL

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 200).
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DELPHINAL, ale. adj. Qui appartient au Prince Dauphin. Ad Delphinum purtinens. C’est Humbert Dauphin qui établit un Tribunal qui devoit juger souverainement sous le nom de Conseil Delphinal. On a cru, sans beaucoup de fondement que le Conseil Delphinal avoit été institué dès 1336. mais il est certain qu’il ne fut pas formé alors tel qu’il l’a été depuis ; il est même incertain si l’acte que l’on cite eut alors son accomplissement. Cette assemblée étoit composée de quatorze personnes, ayant le Chancelier à leur tête, la plupart Nobles Chevaliers d’armes, ou Docteurs en Droit. Il se tenoit au Château de Beauvoir, & fut nommé le Grand-Conseil. Son Sceau portoit cette inscription, Sigillum Magni Concilii, avec l’empreinte d’un Dauphin. Valbonnet, p. 14. On rapporte avec plus de fondement l’institution du Conseil Delphinal à l’année 1337. Le nombre des Officiers fut réglé à sept. Humbert, trois ans après, le transféra à Grenoble, où il ordonna qu’il résideroit à perpétuité. Il le composa de six Conseillers actuellement servans, dont celui qui avoit la garde du Sceau devoit être chef sous le nom de Chancelier. Il semble que ce soit là la véritable institution du Conseil Delphinal. Voyez M. de Valbonnet, p. 14 & 15.

En 1459 le Parlement de Dauphiné décida, que le Dauphin de Viennois ne pouvoit point accorder de Lettres Delphinales aux habitans de Gap contre le Comte de Provence, sous prétexte d’une certaine Sauvegarde, qui leur avoit été accordée sans aucun droit par une Comtesse de Vienne. Id. & Journ. des Sav. après lui.