Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DATIF

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 110-111).
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DATIF. s. m. Terme de Grammaire. C’est le troisième cas de la déclinaison du nom. Dandi casus. Il marque ce à quoi la chose, ou l’action a du rapport. C’est proprement le cas de l’attribution ou de la destination. Du moins c’est là son usage le plus fréquent. Le nominatif, le génitif, le datif. Ce verbe gouverne le datif. Deux datifs de suite choquent extrêmement les oreilles délicates, quand ils ont tous deux le même article ; & ceux qui veulent écrire poliment doivent les éviter avec soin ; comme, On remédie à l’attache à son sens. Si ses deux articles n’étoient pas les mêmes, cela ne choqueroit pas tant. Par exemple, renoncer à l’attache au jeu. Bouh.

Datif, en Jurisprudence, n’est d’usage que dans ces phrases : Tuteur & Curateur datif, tutelle & curatelle dative. On appelle tutelle & curatelle datives, celles qui sont ordonnées d’autorité de Justice, par opposition aux tutelles & curatelles légitimes & testamentaires, qui sont déférées par la Loi ou par le testament. On dit dans le même sens tuteur & Curateur datif de celui auquel la tutelle ou curatelle est déférée par le Juge. Commissa, designata tutela.

Quand un propriétaire est mineur, on lui donne un Tuteur pour son fief. Cela s’appelle dans le Droit d’Allemagne tutelle dative. Spener a fait un Traité de la tutelle dative des arrières-Vassaux de l’Empire. Quelques Auteurs prétendent que c’est à l’Empereur à donner un Tuteur à ces arrières-Vassaux : d’autres soutiennent que c’est au Seigneur Féodal immédiat à le donner pour le fief qui dépend de lui. Spener est pour ce dernier sentiment.

Datif. s. m. Nom d’homme. Dativus. Voyez M. Chastelain, Martyrologe, au 27e de Janvier, & au onzième de Février, p. 611 & 614.