Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DACTYLIOMANCE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 86).

DACTYLIOMANCE ou DACTYLIOMANTIE. s. f. Sorte de Divination qui se fait par les anneaux fondus durant le temps de certaines constellations, ou auxquels quelques pactes, ou quelques charmes sont attachés. Dactyliamantia. La Dactyliomantie consistoit essentiellement à tenir un anneau suspendu par un fil délié au-dessus d’une table ronde, sur laquelle il y avoit différentes marques & les 24. lettres de l’alphabet peintes sur le bord de la table. On faisoit sauter l’anneau, qui venoit enfin s’arrêter sur quelqu’une des lettres, & ces lettres assemblées composoient la réponse que l’on demandoit. Cela étoit précédé & accompagné de plusieurs cérémonies superstitieuses. L’anneau étoit consacré auparavant avec bien des mystères & beaucoup d’art ; celui qui le tenoit, n’étoit vêtu que d’habits de linge ; sa chaussure étoit de toile ; il avoit la tête rasée tout-autour, il portoit en main des verveines. Il appaisoit le Dieu par des formules de prières faites exprès. Ammien Marcellin décrit ces superstitions dans son XXIXe. Livre, en parlant du successeur de Valens, & il en parle encore dans son XXXIe. Livre.

☞ On rapporte à la Dactyliomantie tout ce que l’on dit du fameux anneau de Gygès, par le moyen duquel il se rendoit invisible, en tournant le chaton.