Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉVIDOIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 296).
◄  DÉVIDEUR
DÉVIE  ►

DÉVIDOIR. s. m. Instrument qui tourne sur un pivot avec des ailes, qu’on étend, ou qu’on resserre comme on veut, sur lesquelles on met l’écheveau du fil qu’où veut dévider. On l’a appelé en Latin devolutorium. Il y a différentes sortes de dévidoirs pour les différens ouvriers.

Les Chevaliers du dévidoir. Ordre militaire, ou plutôt Compagnie de gens-d’armes à Naples. Equites a Girgillo dicti. Après la mort de Charles III. Duc de Durazzo & Roi de Naples, & pendant la minorité de Ladislas son fils, & la Régence de la Reine Marguerite, veuve de Charles, Louis d’Anjou qui prétendoit que le Royaume de Naples lui appartenoit en vertu d’une donation de Jeanne I. s’étant emparé de la capitale, vers 1388. pour la défendre contre les vaisseaux & les galères de la Régente, qui s’étoit retirée à Gaëte avec le Roi son fils, il se forma une Compagnie de Napolitains, & de plusieurs Gentilshommes du quartier de la porte-neuve, qui s’unirent pour la défendre avec leurs vaisseaux & brigantins : & cette Compagnie s’appela la Compagnie du dévidoir, en Italien La Compagnia dell’ Argolaro, & en langage Napolitain dell’ Argata ; parce qu’ils portoient dans leur étendart un dévidoir en broderie d’or sur un fond rouge. Ils portoient aussi un dévidoir semblable sur le bras ou le côté gauche. Cette Compagnie ne dura qu’autant de tems que Louis d’Anjou fut maître de Naples ; ainsi elle tomba bientôt. Voyez l’Abbé Justiniani, Historia di Tutti gli Ordini Militari e Cavallereschi C. 62. T. II. p. 702. & suiv. César Caraccioli, dans sa Naples Sacrée, Nicolo Anielo Pacca, dans son Histoire de Naples, le Terminio, dans son Apologie des trois illustres sièges de Naples, & le Docteur Biagio Altomare. On voit encore un dévidoir sur un marbre, qui est sur la porte du Palais de Fabio Caracciolo.