Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉVIDER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 296).
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☞ DÉVIDER. v. a. Mettre du fil ou de la soie, &c. en écheveau, ou en peloton, de peur qu’il ne se mêle. On dit dévider, pour mettre en écheveau le fil qui est sur le fuseau, & pour mettre en peloton celui qui est en écheveau. Les fileuses dévident (mettent en écheveau) le fil qu’elles ont filé. Les dévideuses dévident (mettent en peloton) le fil, la soie, &c. qui est en écheveau. Evolvere. Personne n’a blâmé Jacques, Roi de Chipre, de ce qu’il s’amusoit à dévider, lanea glomerare fila, dit Cortesius. Mascur.

Dévider une fourbe. Cette mauvaise locution se trouve dans Mézerai, pour découvrir, développer une fourbe. Detegere, explicare fraudem, dolum.

On le dit, figurément & bassement, de ceux qui parlent trop, & qui content beaucoup d’histoires ou de nouvelles en peu de temps. Cet homme en dévide beaucoup mais il ne faut pas croire tout ce qu’il dit.

Ce mot vient de devidere. Mén.

On dit, au Manège, qu’un cheval dévide, lorsque, maniant sur les voltes, ses épaules vont trop vite, & que la croupe ne suit pas à proportion, en sorte qu’au lieu d’aller de deux pistes, il n’en marque qu’une.