Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉTENIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 285).
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DÉTENIR. v. a. Occuper, garder, posséder des biens, meubles ou immeubles, soit licitement, soit illicitement. Occupare, retinere, possidere. Il a été assigné à passer un titre nouveau de cette rente, à cause de tels & tels héritages qui y sont hypothéqués, qu’il détient. On ne peut avoir absolution, qu’on ne restitue le bien qu’on détient injustement. Ce pauvre homme ne peut faire juger son procès, parce qu’on lui détient ses papiers.

☞ On prétend, dans le Dict. de l’Acad. Fr. que détenir signifie rétenir injustement, retenir ce qui n’est point à soi. Je ne vois pas pourquoi. Détenir, ainsi que Détenteur & détention, ne présente que l’idée d’une possession réelle & actuelle, sans rien dire de juste ou d’injuste. Au reste, ce verbe est peu usité : il ne vaut pas mieux quand on l’emploie pour retenir, retarder quelqu’un. Detinere. La fièvre le détient au lit. Ses affaires l’ont détenu long-temps à Paris. Ses créanciers le détiennent en prison depuis un an.

Détenu, ue. part. Il étoit depuis deux ans détenu prisonnier. Vaug. Style de Palais.