Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉSUNIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 283).
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DÉSUNIR. v. a. Séparer, déjoindre, démembrer ce qui étoit joint & uni ensemble. Distrahere, disjungere. Il est permis à un Seigneur de désunir les parties de son fief, de le démembrer ; ce qu’on appelle au Palais, se jouer de son fief. Ces deux Cures étoient unies, on les a désunies. Les charges de Président & de Lieutenant-Général ont été désunies par un tel Edit. J’ai tort de désunir ces deux choses, puisque votre charité les a parfaitement unies. Voit.

Désunir, dans un sens figuré, signifie diviser des amis, rompre l’union qui est entre deux ou plusieurs personnes. Animos disjungere, dissociare, dirimere. Ce mari & cette femme étoient autrefois bien unis, une petite jalousie les a désunis. Il y avoit alliance entre ces Princes, mais on les a désunis. Dans ce Chapitre, dans cette Communauté, on est fort désuni, il y a grande diversité d’intérêts. La différence des intérêts divise les Princes, celle des opinions partage les peuples.

Unissant nos maisons il désunit nos Rois. Corn.

Désunir, en termes de Manège, se dit d’un cheval qui traîne les hanches, qui galope faux, ou sur le mauvais pied. Equus cujus luxatam credas coxendicem.

Désuni, ie. part.