Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉSULTEUR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 282-283).
DÉSUNION  ►

DÉSULTEUR. s. m. Sauteur qui passe d’un cheval sur un autre. Desultor. Chez les Scythes, les Indiens & les Numides, les Cavaliers qui servoient en guerre étoient très-habiles désulteurs, c’est-à-dire, qu’ils menoient avec eux au combat au moins deux chevaux, & quand celui qu’ils montoient étoit las, ils sautoient avec beaucoup d’agilité & beaucoup d’adresse sur le cheval de main qu’ils avoient. Les Grecs & les Romains prirent cet usage de ces nations barbares ; mais ils ne s’en servirent que dans les jeux, & les courses de chevaux, & jamais, que je sache, à la guerre, ni dans les combats. Ils en faisoient aussi paroître dans les pompes funèbres. Ainsi c’étoit une milice chez les peuples d’Asie & d’Afrique dont nous avons parlé ; mais, chez les Romains, ce n’étoient que des sauteurs & des baladins. Quelquefois ils avoient non pas deux, mais quatre ou six chevaux de front, ainsi que je le conçois, & sautoient du premier sur le quatrième, ou sur le sixième, & c’étoit là ce qu’il y avoit de plus difficile, dit Eustathius. Homère, Iliad. Liv. IV. Hérodote, Liv. VIl. Tite-Live, Liv. XXIII. c. 29. Ammien Marcellin, Liv. XXII. Varron, De Re stult. L. II. c. 7. Manilius Astronom. Liv. V. Properce, Liv. V. Properce, Liv. IV. El. II. v. 35. Hygin, L. De Fab. c. 80. Suétone dans Jule, c. 29. justifient ce que nous venons de dire. Dempster en parle aussi, Paralipom. in Rosini, L. V. Antiq. Rom. c. 24.