Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉSERTION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 266).
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☞ DÉSERTION. s. f. Synonyme d’abandonnement. On le dit particulièrement des soldats qui abandonnent le service sans congé. Exercitûs, mlilitiæ desertio ; militis ab exercitu sinè missione discessus. La famine qui étoit dans le camp, a causé une grande désertion.

Il se dit aussi au figuré. Nous ne vous pardonnerons pas votre désertion.

Désertion d’appel, en termes de Palais, est une négligence de relever, dans le temps marqué par la loi, un appel que l’on a interjeté. La peine de la désertion d’appel, est que l’appel est déclaré nul & comme non avenu. Eremodicium. On obtient des Lettres en Chancellerie, pour procéder sur la désertion. Bien souvent les lettres de désertion sont converties en lettres d’anticipation. La désertion d’appel n’a point lieu en matière criminelle, ni dans les appels comme d’abus, parce que la négligence d’un particulier ne doit pas préjudicier à l’intérêt public.

Désertion d’un bénéfice, c’est lorsqu’un titulaire abandonne son bénéfice & disparoît sans qu’on sache ce qu’il est devenu. Après un an d’absence, on peut obtenir des provisions de ce bénéfice, comme vacant par désertion, mais elles deviennent inutiles, dès que le titulaire reparoît.