Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉSAVEU

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 260).

DÉSAVEU. s. m. Dénégation. Negatio, inficatio. Il est honteux de faire un désaveu de tout ce qu’on a dit. Je déclare que mon désaveu n’étoit pas sincère, & que c’étoit un assujettissement volontaire de mes sentiments à ceux de, &c. S. Evr.

Désaveu, est aussi un remède aux engagemens ou l’on se trouve par la faute d’un Procureur qui a abusé de son pouvoir, c’est la déclaration que fait la partie pour laquelle il a occupé, de désavouer, de ne pas rectifier ce qu’il a fait. Improbatio. Il a fait un désaveu formel de toute cette procédure : il faut instruire ce désaveu. Matière sujette à désaveu. Patru. Le désaveu ne se forme que pour des causes importantes, comme lorsque les Procureurs ont excédé les termes de leurs pouvoirs.

Désaveu, se dit aussi de la dénégation formelle & expresse, que fait le nouveau vassal, de faire la foi & hommage à son Seigneur, deniant que son fief releve du fief dominant possédé par le Seigneur supérieur, soit en s’avouant vassal d’un autre Seigneur soit en soutenant qu’il possede son fief en franc-leu ; ce qui donne lieu à la commise. Voyez Commise.

Désaveu, se dit figurément des actions, des changemens de conduite par lesquels on semble désaprouver & désavouer celle qu’on avoir tenue auparavant. La vie que mène aujourd’hui ce saint homme est un désaveu bien formel & bien édifiant des désordres de sa jeunesse.

Depuis ce temps heureux, infidèle à ta gloire
On a vu contre toi s’irriter la victoire,
Et par le désaveu de ses premiers bienfaits,
Se venger des honneurs que tu rends à la paix.

Nouv. choix de Vers.