Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉSAPPROPRIATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 258).

DÉSAPPROPRIATION. s. f. Action par laquelle on renonce à la propriété d’une chose. Renunciatio dominii in rem aliquam. Il ne se dit guère que de ceux qui quittent tous leurs biens temporels pour entrer en Religion. Le principal point de la vie régulière, c’est une entière désappropriation, c’est de renoncer à la propriété de toutes choses.

Désappropriation, se prend encore dans un sens plus étroit par les Mystiques. Ils entendent par-là, un amour de Dieu absolument dégagé de tout motif d’intérêt propre, soit pour notre perfection, soit pour notre récompense, même éternelle. Ils veulent une désappropriation sans réserve de tout intérêt dans les vertus, & qu’on ne les exerce que pour la seule gloire de Dieu. Tout ce qui a rapport à nous ou pour la récompense, ou pour devenir plus parfaits, s’appelle propriété, & c’est une imperfection. Fen. La désappropriation est l’opération de la grace qui purifie l’amour, & le rend désintéressé dans l’exercice des vertus. Id. Voy. désapproprier qui suit.