Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPOSITION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 241).
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DÉPOSITION. s. f. Témoignage rendu en Justice par un témoin. Testimonium, testificatio. Dans un récolement on fait lecture à un témoin de sa déposition, pour voir s’il y veut persister, y ajouter, ou diminuer. On ne doit point lire en jugeant la déposition des témoins valablement reprochés. Les révélations sur un monitoire ne font point de foi, jusqu’à ce qu’elles soient rédigées en déposition.

Déposition, en termes d’Eglise, se dit aussi de l’enterrement d’un corps. Mortui corporis depositio. On doit dire un tel Evangile & telles prières pour la déposition d’un défunt, lorsqu’on apporte un corps à l’Eglise pour l’enterrer.

Déposition, signifie aussi privation d’une charge, d’un office, d’un emploi, d’une dignité. Exauctoratio, depulsio, missio a munere, ab officio. La déposition d’un Officier. La déposition du Sultan fut suivie de guerre. La Nation jalouse de ses droits s’étoit fait un titre de liberté par la déposition des Princes qui avoient entrepris de la lui ravir. Vert. La déposition d’un Official, d’un Promoteur qui a malversé. La déposition, en ce sens, est un jugement canonique, par lequel le Supérieur Ecclésiastique dépouille pour toujours un Ecclésiastique de son bénéfice, & des fonctions qui y sont attachées. Dans la dégradation le caractère de l’ordre est effacé. On dépose un Prélat, un Abbé, &c. On dégrade les simples prêtres. La suspense n’est que pour un temps.

☞ En parlant des offices de judicature, on dit plus communément destitution. Destitution d’un Bailli, d’un Officier de judicature.