Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPLAIRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 238).
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☞ DÉPLAIRE, v. n. Être désagréable. Le jeu me déplaît à la mort. Cette femme n’est pas belle mais elle ne déplaît pas. Celui qui croit se venger en déplaisant, se fait plus de mal qu’il n’en fait aux autres. Ch. de Mer. Cet homme ne déplaît que pour vouloir trop plaire. Boil. Il y a des gens que la crainte de déplaire empêche de plaire. Displicere. Voyez Plaire.

☞ Il signifie aussi donner du chagrin, choquer, offenser. Le péché déplaît à Dieu. Les Payens ne croyoient pas que l’impureté déplût à leurs Dieux. Il est au désespoir d’avoir été assez malheureux pour vous déplaire.

En vain je veux contre elle écouter ma colere,
Toute ingrate qu’elle est, je crains de lui déplaire. Corn.

☞ Dans ce dernier sens il s’emploie aussi impersonnellement. Il me déplaît fort d’être obligé de plaider contre vous. Il ne vous déplaira pas que je vous dise, &c.

☞ On le dit aussi avec le pronom personnel, pour s’ennuyer. Cet homme se déplaît par tout où il est. Il n’aime que la solitude : il se déplaît en compagnie.

On le dit aussi des animaux. La tourterelle se déplaît, quand elle a perdu son pair. Ægrè sert.

☞ On le dit figurément des plantes, par rapport au sol, ou à l’exposition qui ne leur est pas propre. Les plantes qui croissent dans les lieux humides, se déplaisent dans un terrein sec & pierreux. Respuunt, non amant.