Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉPENDRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 235).
◄  DÉPENDANT
DÊPENDRE  ►

DÉPENDRE. v. a. Je dépens, je dépendis, j’ai dépendu, que je dépende. Détacher une chose de l’endroit où elle est pendue. Rem aliquam suspensam demittere. Il faut dépendre ce tableau pour le mettre plus bas. On a dépendu la lampe pour la reblanchir.

DÉPENDUE. ue. part.

☞ DÉPENDRE, v. n. Être sous la domination, sous l’autorité de quelqu’un. Alterius voluntati, arbitrio esse subjectum. Les sujets dépendent des Rois, les enfans de leurs parens, les domestiques de leurs maîtres. La conservation de tous les êtres dépend de la Providence.

☞ Quelquefois ce verbe n’exprime qu’une simple subordination. Les Tribunaux subalternes dépendent des Tribunaux supérieurs. Il y a une subordination entre les hommes, qui les fait dépendre les uns des autres.

☞ En matière de fief, dépendre est synonyme à relever. Un arrière-fief dépends du fief dominant. En matière bénéficiale, on dit qu’un Prieuré, qu’une cure dépendent d’une Abbaye, c’est-à-dire, que la nomination en appartient au Titulaire de l’Abbaye.

Dépendre, se dit aussi des choses connexes, & qui ont une suite nécessaire l’une de l’autre, alors il est synonyme à procéder, provenir & s’ensuivre. Pendere. Les effets dépendent de leurs causes. Ces deux procès dépendent tellement l’un de l’autre, que si j’en gagne un, l’autre est infaillible. La conséquence d’un syllogisme dépend des prémisses. La fortune des gens dépend fort souvent de leur mérite. Ablanc.

☞ On dit en Morale : d’un moment dépend l’éternité.

Madame, mon bonheur ne dépend que de vous. Racine.

☞ Il sembloit que la destinée des Rois dépendît du caprice de leur sujets.

☞ On dit cela dépend de moi, j’ai le pouvoir de le faire ou de ne le pas faire. Hoc arbitrii mei est.