Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉNIAISER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 221).

☞ DÉNIAISER. v. a. Terme du style familier, qui signifie rendre quelqu’un moins niais, plus rusé, plus fin qu’il n’étoit. Cautiorem, callidiorem reddere. Le commerce du monde l’a un peu déniaisé. Les affaires déniaisent les gens les plus simples. On se déniaise bien vite à la cour. Cautiorem, callidiorem evadere.

☞ On dit encore déniaiser quelqu’un, pour dire le tromper, abuser de la simplicité de quelqu’un, soit au jeu, soit dans une autre occasion. Rudem aliquem ac minime malum ludificari. Les filoux déniaisent les nouveaux débarqués. Ce provincial a été déniaisé dans une Académie de jeu.

Déniaiser, a été formé de niais.

Déniaisé, ée. part. & adj. Ce n’est pas d’aujourd’hui que cet homme est déniaisé. Cautior ac callidior factus. Vous aurez de la peine à me tromper, car je suis bien déniaisée. M. Scud. Cet homme est déniaisé, il n’y a rien à faire avec lui. Dans un siècle aussi déniaisé que le nôtre. Mad. Du Noyer.

Déniaisé, est aussi quelquefois un substantif. C’est un déniaisé, vous ne le tromperez pas. Callidus.