Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉFECTION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 164).

☞ DÉFECTION. s. f. Abandonnement d’un parti auquel on est lié, ou des intérêts d’une personne à laquelle on est attaché. Ce mot est formé du latin deficio, je manque. Défection des sujets qui abandonnent leur Souverain. Défection des soldats qui abandonnent leur Général. Défection des alliés qui abandonnent leurs alliés. Defectio. Le Roi eut la douleur d’apprendre la défection de tous ses sujets Boss.

Défection, se dit aussi en Astrologie pour éclipse. La défection de la lune, du soleil. Defectus, deliquium solis, lunæ.

Défection, se dit figurément en ce dernier sens. On répand avec affectation une prétendue prophétie du Cardinal de Cusa, qui marque la défection de l’Eglise pour les premières années du siècle où nous sommes. Mém. de Tr. La défection de l’Eglise est chimérique. Les promesses de J. C. be sauroient manquer. Les portes de l’Enfer ne prévaudront jamais contr’elle. D’où conclut-il la défection du Pape ? C’est du reniement de Saint Pierre. N’a-t-il pas vu que Saint Pierre n’étoit qu’un particulier, quand il commit ce crime ? J. C. vivant encore sur la terre gouvernoit son Eglise par lui-même. Saint Pierre n’en fut le chef qu’après la mort du Sauveur. Mais devenu un autre homme, c’est lui qui affermit la foi des Apôtres sur la résurrection du fils de Dieu. Mém. de Trev.