Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉFÉRER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 167-168).
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DÉFÉRER. c. n. Se conformer aux sentimens & aux volontés de ceux à qui l’on doit des égards. Voyez Déférence. Aliquem observare, alicui honorem deferre, reverentiam erga aliquem adhibere. Les inférieurs doivent déférer aux supérieurs. En matière de langues on doit tout déférer à l’usage. Bouh. Il faut déférer aux loix, aux arrêts de défenses. Ils devoient déférer aux anciennes loix de l’Eglise. Pasch. Il faut déférer aux avis, aux sentimens des plus sages, des plus expérimentés.

Aux avis d’un censeur tu ne dois déférer
Qu’autant qu’il aura su t’instruire & t’éclairer. Vill.

Déférer. v. a. qui se dit en cette phrase : Déférer des honneurs, des titres, des dignités, pour dire, les donner, les attribuer à quelqu’un. Deferre alicui honores, magistratus. Les Romains déféroient le triomphe aux Chefs victorieux. Les Sénateurs & la Noblesse de Pologne lui déférèrent la couronne. Suivant le Dict. de l’Acad. ce mot n’est d’usage qu’en parlant des dignités, des honneurs dont une multitude dispose en faveur d’un particulier. On dit aussi, Déférer le serment à une partie, pour dire, s’en rapporter à son serment. Jusjurandum alicui deferre.

Déférer, en termes de Palais, signifie dénoncer. Alicujus nomen ad Judices deferre. On ne reçoit point le témoignage de ceux qui ont été déférés en Justice, jusqu’à ce qu’ils se soient purgés. Celui qui est absous peut demander le nom de celui qui l’a déféré, pour avoir réparation contre lui. Il avoit été arrêté prisonnier, parce que deux témoins l’avoient déféré. Vaug. Déférer quelqu’un à l’inquisition.

Déféré, ée. part.