Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉDAIN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 157).
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☞ DÉDAIN. s. m. Sentiment qui nous empêche de nous familiariser, & qui nous éloigne des personnes que nous croyons au dessous de nous, par la naissance, les biens ou les talens. Dans ce sens il est synonyme avec le mot fierté, pris en mauvaise part, avec cette différence que la fierté est fondée sur l’estime qu’on a de soi-même, & le dédain, sur le peu de cas que l’on fait des autres : ce qui rend celui-ci plus odieux & plus insuportable. Voy. les Syn. fr. Fastidium. Il y a une sorte de gens vains qui se font du dédain, une décoration personnelle, qu’ils produisent comme une étiquette pour annoncer le mérite qu’ils prétendent avoir, & où l’on ne manque pas de lire le contraire de ce qu’ils y croient écrit. Je ne suis point d’humeur à essuyer vos dédains & vos injures. S. Evr.

Quoi ! votre fermeté fait succéder sans peine,
Le respect au dédain, & l’amour à la haine ? Corn.

Malgré tout mon amour, jamais cette inhumaine,
Ne témoigna pour moi que dédains, & que haine. S. Evr.