Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉCRI

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 154-155).
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DÉCRI. s. m. Défense par un cri public & par autorité du Juge, de se servir dans le commerce de certaines espèces d’or ou d’argent, &c. ou de vendre ou porter certaines étoffes, débiter certaines marchandises. &c. Interdictio alicujus rei. On n’oseroit exposer de la monnoie légere après le décri qu’on en a fait. Les manufacures exposées après le décri sont sujettes à confiscation. Son plus grand usage est pour la diminution ou suppression des monnoies. Acad. Fr. On lui a fait un remboursement la veille du décri.

Décri, se dit aussi figurément de la perte du crédit & de la réputation. Famæ & æstimationis imminutio. La mauvaise conduite de cette personne l’a fait tomber dans le décri.

Décri, se dit encore de la diminution de la valeur des choses par l’usage, parce qu’on n’en fait plus de cas. Pretii, famæ, leporis, elegantiæ imminutio. En France les pointes, les allusions, les anagrames, les bouts rimés, sont dans le décri. Tout ce qui est à la vieille mode est dans le décri. Les balades, les rondeaux, par la mort de Voiture retournèrent dans leur ancien décri. Saras. Quand la vieillesse trop hâtée amène les rides, le décri vient, & on ne sait plus quel personnage on doit faire. S. Evr.