Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉCOUPER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 150).

☞ DÉCOUPER, v. a. Couper en plusieurs pièces ou parties. Concidere, consecare. Découper une pièce d’étoffe, la séparer en plusieurs morceaux.

☞ En parlant des viandes rôties, on dit découper un poulet, un chapon, un faisan, &c. les mettre en pièces, en enlever avec le couteau les différens membres, les couper en plusieurs morceaux pour les servir. Savoir découper un chapon, & servir ses convives avec dextérité, fait tout le mérite de bien des gens. En parlant en général des viandes qu’on coupe & qu’on sert, on dit couper à table, savoir couper à table & servir avec grâce.

Découper, se dit encore en parlant des étoffes sur lesquelles on forme différens agrémens. Dans ce sens découper une étoffe, incidere, c’est la couper avec art & symmétrie à petites taillades, soit qu’on enlève la pièce, ou qu’on ne l’enlève pas, ou bien y former différens desseins avec des fers gravés qu’on y applique à chaud. On découpe du drap, du satin, du taffetas, &c. Cette femme a fait découper sa robe.

Découper des cartes à jouer, du papier, &c. c’est les couper de manière, que ce qui en reste représente quelque figure. Incidere.

Découper une estampe, une image, c’est séparer les figures du fond, pour les appliquer sur un autre fond.

Découper, est aussi un terme de Pâtissier ; il signifie faire diverses petites figures avec la pointe d’un couteau sur le couvercle d’une pièce de pâtisserie. Il faut découper le couvercle de ce pâté.

Découper, en jardinage. Voy. plus bas découpé.

Découper, v. n. Terme de Bonneteur. Il se dit lorsque le filou, après que les cartes sont coupées, les remet comme elles étoient auparavant. Ou appelle encore cela, passer la coupe.

Découpé, ée. part.

Découpé. s. m. Terme de Jardinier, il signifie un parterre où il y a plusieurs pièces carrées, longues, rondes, ovales, dans lesquelles on met des fleurs. Incisus : distinctus concinnè ac divisus. Voilà un beau découpé. Quint.

Découpé, en termes de Blason, se dit des figures sans nombre dont un Ecu est semé, qui sont faites comme des tierces feuilles renversées, & qui ont la queue montante & en haut, ce qui ressemble aux découpures qui se font sur le velours ou le satin : c’est la même chose que moucheté, ou plumeié, ou papillonné. On le dit aussi des lambrequins qui sont taillés en feuilles d’Acanthe.