Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉCOËFFER ou DÉCOIFFER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 146).
◄  DÉCOCTION

DÉCOËFFER ou DÉCOIFFER, v. a. Oter la coëffure. Une femme de chambre décoëffe sa maîtresse. Capitis tegmen tollere. Cette femme est décoëffée, elle ne veut parler à personne.

Décoëffer signifie souvent déranger la coëffure, mettre les cheveux en désordre. Perturbare capillos mulieris. Le vent l’a toute décoëffée.

☞ On dit, en parlant de deux femmes qui se prennent aux cheveux en se querellant, qu’elles se sont décoëffées l’une l’autre.

☞ On a dit autrefois, en parlant des hommes, se décoëffer, pour dire ôter son chapeau pour saluer.

Se Décoëffer ou décoiffer. Outre le sens propre qui signifie, ôter sa coëffe ou sa coëffure, ôter son chapeau, il se dit figurément pour, Se détacher de quelqu’un, se défaire de la passion qu’on avoit pour lui, des liaisons qu’on avoit avec lui. Abjicere, nuncium remittere. Se décoëffer de quelqu’un, se déprendre. Il est du style familier.

Je ne m’en peux décoëffer,
Je pense que c’est un enfer,
Dont jamais je ne sortirai. Marot.

On dit aussi en débauche, Décoëffer les bouteilles, pour dire, les boire, les vider. Lagenam exsiccare. Proprement décoëffer une bouteille, c’est en ôter le bouchon & la filasse qui l’enveloppe. Resignare.

Décoëffer. Terme d’Artificier, qui signifie, ôter le couvercle qu’on avoit mis sur l’amorce d’un artifice, pour empêcher que le feu ne s’y introduisît trop tôt.

Décoëffé, éer. part.