Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉBOUILLIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 125).

DÉBOUILLIR. v. a. Terme de Teinturier. C’est éprouver la bonté ou la fausseté d’une teinture. Tincta, infecta probare, experiri. On fait bouillir des échantillons d’étoffe demi-heure dans des eaux sûres avec un poids égal d’alun & de tartre, ou de savon, ou de jus de citron : & alors les couleurs se changent. Par exemple, l’échantillon noir qui aura été guédé deviendra bleuâtre tirant sur le verd brun. S’il a été guédé & garancé, il deviendra minime. Et celui qui n’aura été ni guédé, ni garancé, ne verdira point, mais deviendra d’une couleur entre jaune & fauve. On voit aussi par le débouilli si les étoffes ont été bien engallées & noircies. On fait aussi débouillir un échantillon de la couleur matrice qui se garde au Bureau, qui a été teinte dans les règles, pour en juger par la comparaison des uns aux autres. Le bleu ne manque jamais dans le débouilli, si la teinture en est bonne. On fait des demi-débouillis & des quarts de débouillis, en mettant moins pesant d’alun & de tartre, ou en les faisant bouillir moins de temps. La manière de faire le débouilli est amplement décrite dans les Statuts des Teinturiers de l’année 1669.

Débouilli, ie. part. on dit aussi subst. Un débouilli.