Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/DÉBONDER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 123).

DÉBONDER, v. a. & n. Lâcher, ou ôter la bonde d’un étang, d’un tonneau, &c. Sublato objectaculo aquam emittere. Quand on veut pêcher un étang, il faut le débonder & lâcher la bonde, afin de laisser écouler les eaux. Avec le pronom personnel, il se dit en parlant des eaux qui se répandent avec impétuosité ou abondance par les ouvertures qu’elles trouvent. Effluere, affluere, effundi. Cette chaussée est rompue, les eaux se débondent dans les prairies. Quand les écluses & les digues de Hollande sont rompues, la mer se débonde dans les campagnes.

On dit aussi neutralement que l’eau d’un étang débonde par quelque ouverture.

Débonder, se dit aussi des humeurs qui sont dans le corps. Effluere, effundi, diffundi. Quand la bile se débonde, elle fait de grands ravages. Quand le ventre se débonde & se décharge, le corps en est fort soulagé.

Transporté au figuré, ce mot n’est que du style familier. Ses pleurs ont enfin débondé. Après s’être fait violence pendant long-temps, il fallut enfin débonder, & donner un libre cours à la colère, à ses larmes. Erumpere in, &c.

Débondé, ée. part.