Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CUSCUTE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 69).
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CUSCUTE. s. f. Cuscuta. s. f. Plante parasite qui ne donne jamais de feuilles, & qui ne pousse que des filets longs, aussi déliés que des cheveux rougeâtres, qui s’attachent aux corps voisins, & qui sont chargés d’espace en espace de petits pelotons de fleurs. Elles sont d’une seule pièce, taillées en manière de godet, composé en quatre quartiers, blanchâtres, assez souvent de couleur de chair. A ces fleurs succèdent de petites capsules rondes, membraneuses, & qui renferment quatre ou cinq semences brunes aussi menues que celles du Pavot. On appelle Epithym, s. m. la petite espèce de Cuscute, qui s’attache aux plantes du Thym, Cuscuta minor, sive Epithymum. On s’en sert en Médecine, & on la donne dans les obstructions du foie, & pour purger la bile. Les filamens de cette Cuscute sont très-déliés, & ses fleurs sont fort petites. On trouve cette espèce non-seulement sur le Thym, mais encore sur d’autres plantes. On nomme ordinairement Cuscute, Cuscuta major, Cussura, ou Cassitha, l’espèce qui a des filamens plus gros que les cheveux, & des paquets de fleurs assez considérables. Celle ci s’attache à toute sorte de plantes, aux Vignes, au Genêt, au Lin, &c. Comme l’on a cru qu’elle n’avoit point de racines, on a pensé qu’elle tiroit toute sa nourriture des plantes sur lesquelles elle s’entortille, & l’on s’est imaginé qu’elle devoit par cette raison participer de la vertu de la plante sur laquelle on la trouvoit ; mais on ne doute plus à présent qu’elle n’ait des racines, puisqu’elle vient de semences ; & on ne voit pas que l’Epithym tienne beaucoup du Thym, si l’on met cette Cuscute au nombre des purgatifs, qualité qui ne convient point au Thym.

Ce qu’on appelle Goutte de lin, Podagra lini, n’est autre chose que la Cuscute ordinaire, qui est encore nommée dans les Institutions de Botanique de Tournetort. Cuscute de Venise.