Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CUNINE ou CUNINA

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 61).

CUNINE ou CUNINA. s. f. Nom d’une fausse Divinité. Cunina. Cette Divinité avoit soin des petits enfans, & selon les différens soins qu’elle avoit d’eux ou de ce qui les regardoit, elle étoit tantôt Dieu & tantôt Déesse, & prenoit différens noms. En tant qu’elle présidoit à leurs premiers cris, c’étoit un Dieu qui s’appeloit Vatican, Vaticanus Deus, parce que le premier son qu’ils poussent est la première syllabe de ce mot, Va, d’où vient qu’on appelle leurs cris vagitus. Parce que cette Divinité étoit censée les lever de terre, les disposer à faire les premiers pas, elle s’appeloit Dea Levana, Déesse Lévane. Enfin parce qu’elle avoit soin de leur berceau, elle se nommoit Dea Cunina, Déesse Cunine ou Cunaria, Cunarie, c’est-à-dire Déesse du berceau. Varron en parle ainsi dans Aulu-Gelle, Liv. XVI. c. 17. & Lactance, Liv. I. c. 20. Struvius, Ant. Rom. Synt. C. 1. p. 155.