Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CROTALE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
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CROTALE. s. m. Terme de Médailliste. Crotalum. Espéce de tambour de Basque qu’on voit sur les médailles dans les mains des Prêtres de Cibèle. Le crotale étoit différent du sistre, quoiqu’on semble avoir confondu quelquefois ces noms. Le crotale consistoit en deux petites lames, ou petits bâtons d’airain, que l’on remuoit de la main, & qui en se choquant, faisoient du bruit. On en faisoit aussi d’un roseau fendu en deux, dont on frappoit les deux parties l’une contre l’autre ; &, comme cela faisoit à peu près le même bruit que celui du bec d’une cigogne, on appeloit cet oiseau Crotalistria, Joueuse de crotales. Aujourd’hui nous avons des triangles faits de trois verges de cuivre, dans lesquels il y a plusieurs anneaux, & qu’on frappe par dedans en cadence avec une baguette de fer. Un Ancien dans Pausanias dit qu’Hercule ne tua pas les oiseaux du lac Stymphale, mais qu’il les chassa en jouant des crotales. Si cela est vrai, les crotales étoient en usage dès le temps d’Hercule. Clément d’Alexandrie en attribue l’invention aux Siciliens, & en défend l’usage aux Chrétiens, à cause des mouvemens & des gestes indécens que l’on faisoit en jouant de cet instrument. Saumaise parle des crotales dans ses notes sur Vobiscus, p. 492 de l’Histoire d’Auguste ; & le P. Abraham Jés. dans ses notes sur l’Oraison de Cicéron In Pison, n. 20.