Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CRIÉE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(3p. 15).
◄  CRIE
CRIEL  ►

CRIÉE. s. f. Publication en Justice des choses à mettre à l’enchère ou au rabais. Auctio. La criée des meubles exécutés se doit faire en place publique, & les jours de marché. On fera la criée & l’adjudication de cette terre à une telle heure à la barre de la Cour. Quand on a résolu l’entreprise d’un bâtiment public, on en fait la criée au rabais.

CRIÉE Parisis. Augmentation de prix des meubles qui s’achettent sur la prisée de l’inventaire. Quand on prend des meubles sur le pied de la prisée d’un inventaire, on est obligé d’y joindre le parisis, qu’on appelle autrement criée. Voyez Parisis. Une veuve peut prendre son préciput en meubles, suivant la prisée, en y ajoutant la criée.

Criée, se dit plus particulièrement de cette formalité essentielle aux décrets qui consiste en quatre publications qui se font à la porte des Eglises Paroissiales, des immeubles dont on poursuit la vente en Justice. Præconium, promulgatio. La première, la seconde criée, &c. On les appelle autrement les quatre quatorzaines, parce qu’il faut qu’il y ait quatorze jours d’intervalle entre chacune. En pays de Droit écrit on fait une quinte & surabondante criée. En ce sens on dit, certifications de criées, certificateur de criées, en parlant de l’attestation de ceux qui attestent que les criées ont été faites dans les règles. Un procès verbal de criées.

Criées, se prend quelquefois pour toute la suite de la procédure du décret. En ce sens on appelle un poursuivant criées, celui sous le nom duquel se fait toute la procédure. On dit qu’un bien est en criées, quand il est saisi réellement. Il faut s’opposer durant le cours des criées pour conserver son hypothèque.