Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COUPON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 974).
◄  COUPOLE
COUPURE  ►

COUPON. s. m. petite pièce de toile de deux ou trois aunes, qui semble retranchée d’une plus grande, & qui l’est quelquefois en effet. Relictum panni frustum. Il y a aussi des coupons d’étoffe. ☞ On appelle particulièrement coupon un petit reste d’une pièce d’étoffe ou de toile.

Coupon, chez les Marchands de bois flotté, est une certaine quantité de buches liées ensemble, avec des perches & des rouettes. Il faut dix-huit coupons pour former un train de bois flotté.

Coupon d’action, est une portion de la dividende d’une action. Ce terme, en ce sens, a été inconnu est France jusqu’au règne de Louis XV, dans l’établissement des actions de la Compagnie des Indes, qui succédèrent aux actions des Fermes du Roi, presqu’aussitôt supprimées qu’elles furent créées. Ces actions remirent les coupons en vogue & en crédit ; & ce fut alors que l’usage en fut entièrement affermi dans le commerce des actions. Il faut donc supposer ou savoir que chaque dividende ou répartition d’action donne à un actionnaire & lui rapporte un profit par an, & cette action est divisée en deux coupons. Ces coupons ont été inventés pour faciliter le payement des dividendes, & épargner à l’actionnaire le soin de faire dresser des quittances à chaque demi-année. Chaque coupon d’action a une empreinte du sceau de la Compagnie ; en sorte qu’une police d’action pour trois années a sept sceaux. On peut négocier les coupons d’actions, comme les actions mêmes.

Du Cange le dérive de colpo, qu’on a dit dans la basse latinité dans la même signification, tiré du grec κόπεων, qui signifie morceau, ou fragment de quelque chose.