Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COTRET

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 948-949).

COTRET. s. m. faisceau de morceaux de bois de moyenne grosseur, & liés par les deux bouts avec des harres. Ligni fasciculus brevior. Un bâton de cotret. Un cotret de hêtre. On dit, châtrer des cotrets ; pour dire, en ôter quelques bâtons. Les cotrets, soit de taillis, soit de quartier, doivent avoir deux piés de longueur sur dix-sept ou dix-huit pouces de circonférence. Ce nom a été donné à cette espèce de bois, parce qu’il est venu d’abord de la forêt de Villers-Costerets, ou Col de rets.

Ménage dérive pourtant ce mot du latin costrettum, qu’on a dit au lieu de constrictum, d’où les Italiens ont fait constreto, à cause qu’on les lie à deux endroits. D’autres le dérive du mot Danois got trehe, qui signifie bon bois.

On appelle figurément & burlesquement des coups de bâton, huile de cotret. On dit aussi d’un homme maigre & décharné, qu’il est sec comme un cotret.

On dit proverbialement : on vendra demain des cotrets à Paris ; pour signifier, que demain ne sera pas chommé, que c’est un jour ouvrable.

M. Huet croit que le nom de cotret pourroit bien être venu de la forêt Cotia, qui étoit proche de Compiegne.