Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COTERIE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 946).
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COTERIE. s. f. C’est un mot qui se dit dans plusieurs coutumes, qui se dit des compagnies & sociétés de villageois demeurans ensemble, pour tenir d’un Seigneur quelques héritages qu’on appelle tenus en coterie ; ce qui arrive particulièrement parmi les gens de main-morte. Societas.

On appelle aussi coterie, un héritage chargé d’une redevance roturière, qui est une terre vile, & une possession de main ferme ; ce qui est opposé au lieu noble tenu à fief & à cens : & on dit une terre cotière, un lieu cotier ou tenu cotièrement ; homme cotier, ou tenancier cotier, par opposition aux hommes de fief ou censiers. Prædium vectigalis annui plebeïo jure. Chose cotière ; tenant cotier, fief cotier, biens cotiers, héritage cotier.

Coterie se dit aussi parmi les artisans, d’un juré, ou d’un maître de confrérie à l’égard de celui qui est en même charge ; d’un ouvrier & manœuvre à l’égard de son camarade.

Coterie, en termes de conversation, ☞ se dit particulièrement des petites sociétés où l’on vit familièrement ; de certaines compagnies de quartier, de famille, de parties de plaisir à certains jours réglés. On fait souvent coterie avec ses voisins. Deux années ne passent point sur une même coterie : la jalousie de la beauté, ou d’autres intérêts dérangent bientôt la République. La Bru. Ces gens sont de même coterie. Il est familier.

Coterie s’est dit autrefois d’une société de paysans armés & révoltés qu’on appeloit cotereaux. Voyez ce mot. C’est de cette dernière signification qu’est venu l’usage de dire coterie pour société.