Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CORNEMUSE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 921).
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CORNEMUSE. s. f. instrument rustique dont se servent les bergers pour faire danser. Uter symphoniacus, utriculus. La cornemuse est la même chose que la chalemie, à la réserve que la chalemie n’a point de petit bourdon. La cornemuse a deux parties. L’une est la peau de mouton qu’on enfle comme un ballon par le moyen d’un porte-vent qui est enté sur cette peau, qui est bouché par une soupape. L’autre partie consiste en trois chalumeaux ou flûtes. L’un s’appelle le gros bourdon, & le second petit bourdon, qui ne font sortir le vent que par leurs pates ; & le troisième chalumeau est fait à anches, & on en joue en serrant la peau sous le bras, quand elle est enflée, & en ouvrant & fermant avec les doigts les trous dont il est percé, qui sont au nombre de huit. Le petit bourdon a un pié de long, le porte-vent six pouces, le chalumeau treize pouces, y compris son anche, lesquels se brisent & se divisent par les nœuds, pour être plus portatifs. Sa peau est d’un pié & demi de long, & de dix pouces de large : ce qui est pourtant arbitraire. La cornemuse a trois octaves d’étendue. La cornemuse sert de dessus aux hautbois du Poitou.

On dit proverbialement & bassement, quand la cornemuse est pleine, on en chante mieux & plus volontiers.