Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CORBIN

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 908).
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CORBIN. s. m. vieux mot, qui signifioit corbeau. Corvus. On disoit autrefois corbiner ; pour dire, dérober ; faire le métier de corbin, ou de corbeau, déchirer ou tirer ce qu’on pouvoit attraper d’une carcasse. Furari, subfurari, clepere, surripere. On a aussi appelé au Palais Corbineurs, ceux qui tiroient la pièce des Plaideurs, & ruinoient des parties. Subbasilicanus vulturius. En général on appelle encore en plusieurs Provinces Corbineurs, les gens qui trompent les autres par leur flatterie : ce qui a été dit par allusion à la fable d’Esope, du renard qui trompa le corbeau. Alieni fraudulentus raptor.

Corbin (Bec de), est une arme dont on se servoit autrefois à la guerre. Hastæ seu bipennis genus. C’étoit une espèce de hallebarde. On appelle Bec de corbin une compagnie de Gentilshommes de la Maison du Roi qui portent ces armes, & qui ne servent plus qu’aux grandes cérémonies.

Corbin (Bec de), est aussi un instrument qui sert aux Chirurgiens dans leurs opérations, & particulièrement à tirer des plaies le plomb & autres corps étrangers. Instrumentum Chirurgicum corvini rostri in morem recurvum.

On appelle aussi Bec de corbin, certaines pommes de cannes, dont un des bouts, ou tous les deux sont recourbés. Ils sont ordinairement de porcelaine, de bois des Indes, ou d’or.