Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COOPTATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 889).
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COOPTATION. s. f. l’action d’associer, d’agréger. Les Augures, les Pontifes étoient en possession de remplir les places vacantes dans leurs Collèges par voie de cooptation. Domitius, Tribun du peuple, fit passer une loi qui transféroit au peuple le droit de nommer à ces Sacerdoces. Par rapport au Grand Pontife, on convoquoit dix-sept Tribuns seulement, tirés au fort, & celui qui avoit la pluralité des suffrages dans cette assemblée, étoit coopté par les Pontifes. Le Tribun fit ordonner que la même chose se pratiqueroit à l’égard de toutes les autres places de Pontife & d’Augure. Crevier.

Cooptation. Dans les Universités, dans quelque Corps ; c’est un terme dont on se sert pour exprimer le passage subit d’une Université où l’on a pris les degrés, dans une autre, sans y faire aucune étude. C’est une espèce d’agrégation. Quoique Monsieur Couture ne fût Maître ès-Arts que de Caën, l’Université de Paris le choisit cependant, malgré ses statuts, pour Professeur de Rhétorique au Collège de la Marche, par cooptation, voie permise dans les cas singuliers, & dont on fit usage pour la première fois en sa faveur. Il fut dans la suite Recteur de là même Université. Obs. sur les Ecr. mod. t. 23, p. 105, 106.

☞ Ainsi la cooptation est une espèce d’agrégation extraordinaire accompagnée de dispense.