Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONTREDIRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 867-868).

☞ CONTREDIRE, v. a. qui se conjugue par-tout comme dire, excepté à la seconde personne du pluriel du présent de l’indicatif, où l’on dit, nous contredisons, vous contredisez, & non pas vous contredites. Dire le contraire. Contradicere. Contredire une proposition, contredire quelqu’un : & absolument aimer à contredire. L’esprit de pédanterie met son plus grand plaisir à chicanner les autres sur les plus petites choses, & à contredire tout avec une basse malignité. Port-R. L’impatience qui nous porte à contredire les autres avec chaleur, ne vient que de ce que nous ne souffrons qu’avec peine qu’ils aient des sentimens différens des nôtres. Nicol.

☞ Il est aussi réciproque. La plupart des Auteurs se contredisent les uns, les autres. A se invicem dissentire, diversa sentire. Il y a dans les hommes une humeur maligne qui les porte à se contredire les uns les autres. Il est encore réfléchi.Se contredire, être en contradiction, n’être pas d’accord avec soi-même, dire ou écrire des choses contraires à celles qu’on avoit dites ou écrites. Dissentire à se ipso, secum pugnare, pugnantia loqui. Prenez donc garde à ce que vous dites ; vous vous contredisez à tout moment. Un témoin qui se contredit n’est pas recevable.

Contredire, en termes de Palais, c’est faire des écritures pour combattre les pièces de la partie adverse, & les introductions qu’elle en tire, & généralement pour réfuter & détruire les raisons & les moyens dont elle se sert. Confutare. Voyez Contredits.