Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONTRE-POISON

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 874).

CONTRE-POISON. s. m. Antidote, remède qui empêche l’effet du poison. Antidotum, Antidotus. La Thériaque, le Mithidrate & l’Orviétan, sont d’excellens contre-poisons. Les contre-poisons, sont ou communs, ou spécifiques. Les contrepoisons communs, sont l’angélique, la rue, le chardon béni, le vincétoxicum, la scabieuse, le dictame, la scorsonère, la zédoaire, les citrons, le bézoard, la corne de cerf, &c. Les spécifiques sont, l’écorce de citron, qui est le contre-poison de la noix vomique ; la thériaque, de la morsure de la vipère ; l’huile de scorpion, de la morsure des scorpions ; l’huile de pignons, de l’orpiment ; la gentiane, de la ciguë, &c. Linder, Médecin Suédois, dans son Traité de Venenis, dit qu’en toute maladie, & mauvaise disposition putride, soit qu’elle vienne de la morsure des animaux venimeux, ou d’un alcali formé par putréfaction, il faut avaler du vinaigre, ou simple & pur, ou distillé, ou avec du miel en forme d’oximel, ou avec de l’oignon de squille ; que c’est-là un excellent contre-poison, qui, par son acidité corrige les alcalis vicieux, dissout la coagulation des humeurs, & les met en état de pousser le venin dehors ; que les autres acides ont à peu près le même effet, comme les esprits de vitriol, de nitre, de soufre.

Contre-poison se dit aussi au figuré. Ce livre est le contre-poison des nouvelles hérésies. Il n’y a point de meilleur contre-poison pour les hérésies, que celui que l’on tire de la parole de Dieu, & des décisions de l’église.