Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONTER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 855).
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CONTER, v. a. faire une narration, faire un conte, vrai ou faux, sérieux ou plaisant. Narrare. La principale qualité d’un Historien, c’est de conter bien & nettement ; d’un Avocat, de bien conter son fait, comme la chose est arrivée. Les Voyageurs ennuyent souvent en contant leurs aventures ; un Plaideur en contant son procès. On dit des femmes de mon âge, qu’elles aiment à conter les histoires de leur temps. P. de Cl.

On nous a conté de plaisantes choses de ces nouveaux mariés. On dit familièrement, il nous a conté de fil en aiguille toute cette histoire ; pour dire, avec toutes ses circonstances. On dit proverbialement, conter des fagots ; pour dire, conter des choses incroyables, ou inutiles. Nugas garrire, fabulas, somnia.

Oui, oui, vous nous contez une plaisante histoire.
Je conte justement ce qu’on verra dans peu. Mol.

On dit aussi, conter fleurettes ; pour dire, cajoler une femme : & absolument il lui en conte ; pour dire, il lui en veut, il en est amoureux. Procari.

On dit dans le même sens, qu’une femme s’en fait conter ; pour dire, qu’elle aime qu’on lui en conte, qu’on la cajole.

Elle aima mieux, pour s’en faire conter,
Prêter l’oreille aux fleurettes du Diable,
Que d’être femme & ne pas coquetter. Sar.

Conté, ée. Part.