Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONSORTS

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 838).

CONSORTS. s. m. pl. terme relatif, qui se dit au Palais, de ceux qui sont engagés dans la même affaire civile, qui y ont un intérêt commun. Consors, socius. Un Poursuivant criées poursuit tant pour lui que pour ses consorts, pour ceux qui sont créanciers comme lui, de la même personne. Cet héritier exerce les droits du défunt, tant pour lui que pour ses consorts & cohéritiers. On disoit autrefois d’une femme à l’égard de son mari, qu’elle étoit sa légitime épouse & consorte. Du Cange dérive ce mot de consortes, qui signifie des voisins, possesseurs d’héritages qui se touchent les uns les autres ; supposant que ces héritages avoient été autrefois distribués par le sort, & que ceux qui en avoient eu de contigus, avoient eu la même fortune.

Consort, nom d’une Société du Tiers Ordre de S. François, établie à Milan en Italie. Consortium, Congregatio Fratrum de Pænitentia. On confioit aux Frères & Sœurs du Consort le soin d’exécuter toutes les œuvres & les legs pieux que les Fidèles faisoient en faveur des pauvres & des affligés. Dans la suite, craignant qu’on ne les soupçonnât de se les attribuer, ils remirent ce soin entre les mains de quelques laïques de Milan. Mais l’expérience ayant appris que ces Freres & ces Sœurs du Confort s’en acquittoient avec plus de fidélité, les Milanois, l’an 1477, supplièrent Sixte IV d’ordonner à ces Tiercaires de reprendre la distribution de ces aumônes. Wading ne dit point ce qui fut réglé, ni ce que devint cette Société. Voyez cet Auteur à l’an 1477, nombre 46, & le P. Hélyot, T. 7, ch. 45.