Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONSOLER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 835).
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CONSOLER, v. a. adoucir le chagrin, la tristesse ; soulager l’affliction de quelqu’un, soit par le discours, soit par quelque autre moyen. Consolari, alicujus dolorem consolando levare. Le temps console de toutes douleurs. La Philosophie console ceux qui sont capables de réflexions. Nous nous consolons quelquefois par foiblesse des maux dont la raison n’a pas la force de nous consoler. Rochef. C’est un artifice pour consoler un affligé, que de comparer sa misère à une plus grande. Le tempérament aide bien à la raison à se consoler. B. Rab. On se peut consoler de tout quand on est médiocrement sage, ou médiocrement fou. Ch. de Mer.

Isis me consoloit de tout,
Et rien ne me console d’elle. La Sabl.

Sur les ailes du temps, la tristesse s’envole ;
On fait beaucoup de bruit, & puis on se console. La Font.

On dit, consoler les affligés est une des sept œuvres de miséricorde. On dit encore, quand on nous menace de la perte d’une chose dont nous ne nous soucions pas beaucoup : il s’en faudra consoler ; j’en serai bientôt console.

☞ Corneille, dans les Horaces a dit, consoler contre les infortunes, cela n’est pas François ; on console du malheur ; on s’arme contre le malheur. Vot.

CONSOLÉ, ÉE. part. pass. & adj. Consolatione recreatus.

Combien de fois, de douleurs accablé,
Par tes soins généreux me vis-je consolé ? Vill.