Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONSENTIR

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 827).

☞ CONSENTIR, v. n. c’est agréer & promettre ce que les autres veulent. Assentire, asentiri. Les mots consentir, aquiescer, adhérer, tomber d’accord, sont souvent très-synonimes dans la bouche de ceux qui s’en servent. Mais il semble que le mot de consentir suppose un peu de supériorité, que celui d’aquiescer emporte un peu de soumission ; qu’il entre dans l’idée d’adhérer un peu de complaisance ; & que tomber d’accord marque un peu d’aversion pour la dispute. Les parens consentent à l’établissement de leurs enfans. Les parens aquiescent au jugement d’un arbitre. Les amans adherent aux caprices de leurs maîtresses. Les bonnes-gens tombent d’accord de tout. M. l’Abbé Girard. On s’oppose aux choses auxquelles on ne veut pas consentir.

C’est une maxime de Droit. Qui se taît, semble consentir, c’est là-dessus qu’est fondée la prescription, la tacite réconduction. Dans les contrats de mariage, on met toujours cette clause, si Dieu & notre Mère la Sainte Eglise y consentent.

Consentir est un verbe neutre qui régit le datif. Je consens à votre demande, à donner, &c. On ne dit point consentir quelque chose, mais à quelque chose.

☞ Il est vrai qu’on viole cette règle au barreau ou l’on dit à l’actif consentir une vente, consentir l’adjudication d’une terre, &c. Mais, dit Voltaire, le style du barreau est celui des barbarismes.

CONSENTI, IE, part. Il n’a d’usage qu’au Palais. Pactus, a, um. Appointement consenti par les parties.