Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONFONDRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 795).
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CONFONDRE. v. a. C’est un composé de fondre, qui ne se dit point au propre, mais au figuré. Confundere, perturbare. Je confonds, je confondis, j’ai confondu, je confondrai, que je confonde, que je confondisse, je confondrois, je suis confondu. ☞ Mettre pêle-mêle, brouiller plusieurs choses ensemble. Ce mot emporte toujours un vice d’arrangement, soit naturel, soit artificiel, miscere, confundere.

Le monde n’étoit au commencement qu’une masse grossière, & un cahos épouvantable, où tout étoit confondu. S. Evr. Tous les élémens étoient confondus dans le cahos.

L’âge, qui toute chose efface,
Confond les titres & les noms. Voit.

Les fleuves, par divers canaux,
Apportent à la mer le tribut de leurs eaux,
Et sans y rien changer, se confondent en elle. L’Ab. Tétu.

Confondre signifie aussi ne pas faite distinction entre des personnes ou des choses différentes ; prendre l’un pour l’autre. Alterum pro altero accipere. On confond souvent les deux Sénèques, les deux Plines. Vous confondez Aristote avec Platon. Il ne faut pas confondre le fait avec le droit, les droits spirituels avec les temporels.

☞ Je ne veux point de ces amis qui me confondent dans leur cœur avec tout l’Univers. S. Evr.

Confondre signifie aussi convaincre, réduire à n’avoir rien à répondre. Convincere, os occludere. Ce raisonnement confond mon adversaire. Cette déposition a confondu l’accusé.

Si-tôt que sur un vice ils pensent me confondre,
C’est en me corrigeant que je sçais leur répondre. Boil,

Dieu peut confondre Aman, il peut briser nos fers,
Par la plus faible main qui soit dans l’univers. Racine.

CONFONDU, UE. part. Il a les significations de son verbe, en latin comme en françois.