Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONFIRE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 792).
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CONFIRE, v. a. Je confis, tu confis, il confit, nous confisons, vous confisez, ils confisent. Je confisois, je confis. Je consirai. Confis. Qu’il confise. Donner aux fruits, aux fleurs, aux herbes, aux racines, certaines préparations en les infusant dans du sucre, du syrop, de l’eau-de-vie, & pour les rendre plus agréables au goût, ou pour les conserver plus long temps. Condire. Les Anciens ne confisoient qu’avec le miel, maintenant on confit avec le sucre. On confit des cerises, des abricots, des prunes, des oranges, des citrons, &c. avec du sucre.

Confire signifie aussi, laisser tremper, imbiber long temps un mets dans la sauce, dans le vin, dans le beurre, dans le vinaigre. On confit les cornichons, les capucines dans le vinaigre. Voyez Cornichon.

Confire des sardines. C’est, après qu’elles ont pris un peu de sel, les faire frire dans la poële, ou rôtir sur le gril, & les mettre dans de petits barils, avec du laurier, du vinaigre, du poivre & du girofle, qui font comme une espèce de sauce.

On dit aussi qu’un fruit est tout confit sur l’arbre pour dire, qu’on ne l’a cueilli qu’en sa pleine maturité. Maturus, conditus. Il se dit particulièrement des fruits doux, comme l’abricot, les figues. Les Provençaux se vantent de manger les fruits tout confits sur les arbres.

Confire est aussi un terme de chamoiseur, qui signifie, donner une certaine préparation aux peaux avec de l’eau, du sel, de la farine, & autres choses dans une cuve appelée confit. Parare, apparare. Il faut confire ces peaux.

CONFIT, ITE. part. & adj. Conditus. ☞ On dit que les fruits sont confits sur l’arbre, quand ils sont extrêmement mûrs, & cuits par le soleil. Ce mot se prend quelquefois au figuré, dans le style familier seulement ; une femme toute confite en dévotion ; pour dire, qu’elle est dans les grandes pratiques de la dévotion.

Bien est-il vrai qu’il parloit comme un livre,
Toujours d’un ton confit en savoir vivre. Vert-vert.