Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONFIER

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 791).

CONFIER, v. a. ☞ Commettre quelque chose à la fidélité ou au soin de quelqu’un, sur la bonne opinion que nous avons conçue de sa discrétion ou du secours qu’on en peut attendre. Se confier, prendre confiance. Aliquid alicui credere, concredere, committere, alicui considere. Quand on a de vrais amis, on leur doit confier tous ses secrets. On ne doit confier les places fortes qu’à ceux dont la fidélité est bien éprouvée. Il ne faut pas se confier à la foi d’un ennemi réconcilié. Le secret est un dépôt sacré, sur lequel la haine & l’infidélité, même de celui qui nous l’a confié, ne nous donne point de droit. Bouh. La vanité & l’impatience de conter une bonne fortune, disposent tellement à s’ouvrir & à se confier, que les plus petites occasions sont des pièges inévitables, même aux plus retenus. M. Esp. On ne découvre, & on ne confie ses plus secrettes pensées, que pour décharger son cœur des chagrins ou des joies qu’on ne peut plus retenir. Id. La nation Juive, l’objet du mépris des autres nations, est pourtant celle à qui Dieu avoit confié ses oracles sacrés. Claud. Je te veux bien confier ma vengeance. Rac.

CONFIÉ, ÉE. part. & adj. Qui est commis à la discrétion, à la prudence de quelqu’un. Creditus, concreditus, commissus.

Un secret follement confié.
Par d’indiscrets amis est bientôt publié. Vill.