Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONFARRÉATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 786).
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CONFARRÉATION. s. f. Ablancourt s’en est servi, & on s’en peut servir comme lui, lorsqu’on aura à parler d’une certaine cérémonie Romaine, qui consistoit à faire manger dans les mariages, d’un même pain au mari & à la femme qui destinoient leurs enfans à l’honneur du Sacerdoce. Car c’est cette cérémonie que les Romains appeloient Confarréation. Confarreatio. La Confarréation étoit la plus sacrée des trois manières de contracter le mariage usité chez les anciens Romains. Elle consistoit en ce que le Grand Pontife, & le Flamen Dialis unissoient, joignoient, marioient l’homme & la femme, avec du froment & un gâteau salé. C’est ce qu’en dit Servius sur le premier Livre des Georgiques. Ulpien Cap. 9. Init. nous apprend qu’on y offroit un pain de pur froment, & que l’on prononçoit une certaine Formule, en présence de dix témoins. Denis d’Halicarnasse ajoûte que le mari & la femme mangeoient du même pain de froment, qu’on en jetoit sur les victimes. Voyez Vigenere, Tite-Live, T. I, p. 968.

☞ Quand le mariage contracté par confarréation se rompoit, on appeloit cela diffarréation. Ce nom vient du gâteau salé, à farre & molâ falsâ.