Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONDIGNITÉ

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 780).

CONDIGNITÉ, s. f. terme Dogmatique. Qualité de ce qui est condigne. Condignum, condignitas. En Théologie le mérite de condignité, meritum de condigno, c’est celui d’une action à laquelle la récompense est dûe à titre de Justice, & il est opposé au mérite de congruité. Les Théologiens enseignent que pour mériter par rapport à la vie éternelle d’un mérite de condignité, il faut 1o. que l’action soit exempte non-seulement de contrainte, mais encore de toute sorte de nécessité antécédente, c’est-à-dire, qu’il faut qu’elle soit libre. 2o. Il faut être en état de grace. 3o. Il faut que la promesse de Dieu y soit engagée, c’est-à-dire, qu’il faut que Dieu par un effet de sa bonté ait promis de donner sa gloire pour une action. Un acte de charité surnaturelle mérite le Ciel d’un mérite de condignité. Condignité de satisfaction, condignité de mérite. La condignité de mérite demande différentes conditions, les unes prises du côté de celui qui agit ou qui mérite, les autres prises du côté de son action, & les autres de la part de celui qui récompense le mérite. Car, il faut 1o. que celui qui mérite soit dans la voie. Ecclesiastique XIV, 17. Joan. IX, 4. Galat. VI, 10. 2o. Il doit être en grace, Jean. XV, 4. Concile de Trente, sess. VI, chap. 16, & can. 32.