Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/CONDAMNATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 778-779).

CONDAMNATION. s. f. Jugement qui condamne. Damnatio. Il croyoit sa cause bonne, & ne croyoit pas qu’il pût intervenir quelque condamnation contre lui. La confirmation d’une sentence doit emporter condamnation de dépens. On entend aussi par condamnation les choses mêmes auxquelles la partie est condamnée, comme une somme d’argent, les intérêts & frais. Payer le montant des condamnations. Au Palais on dit, passer condamnation, subir condamnation ; pour dire, acquiescer à la demande ou à la sentence de la partie.

☞ Passer condamnation, c’est proprement consentir que la partie adverse obtienne jugement à son avantage : & subir condamnation, c’est acquiescer à un jugement dont on pourroit pourtant appeler.

☞ Au figuré, dans le langage ordinaire, passer condamnation, c’est convenir qu’on a eu tort.

Condamnation le dit aussi en matière spirituelle. Celui qui pèche mortellement, qui communie indignement, attire sa condamnation, il perd la grace de Dieu.