Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMPTANT

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 757).
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COMPTANT. adj. m. Argent qui est présent, réel, effectif. Les offres sur le retrait lignager se doivent faire à toutes expéditions de la cause en deniers comptans, à découvert, & à parfaire. Il a payé en deniers comptans. En ce sens, il est opposé à crédit.

Comptant, s. m. se dit du fonds qui se trouve en argent dans la caisse d’un Marchand, d’un Banquier, d’un Financier. Pecunia præsens, numerata. Il s’est trouvé chez lui cent mille écus de comptant, & deux fois autant en effets. Cet homme a bien du comptant. Avoir du comptant. La Font. Il est populaire, quand il est employé de cette dernière façon.

Ordonnance de comptant est, en termes de Finances, une ordonnance que le Roi donne pour faire payer comptant à son Trésor une certaine somme qui passe ensuite dans les comptes, sans qu’il y soit fait mention de sa destination, & sans avoir besoin d’autres formalités, supposant que c’est pour les affaires secrètes & importantes de l’Etat : Mandatum regium de numerandâ statim pecuniâ. Une ordonnance de comptant de cent mille écus sur le Trésor Royal.

☞ On appelle grand comptant, le Bureau du Trésor Royal où l’on paye les sommes au dessus de 1000 liv. & petit comptant, celui où l’on paye les sommes au dessous de 1000 liv.

On dit adverbialement, payer comptant, sur le champ, & sans demander crédit. Alicui numerare, pecuniam numerare.

On dit au figuré, qu’un homme a payé un autre tout comptant, lorsqu’il a repoussé sur le champ quelque offense qui lui a été faite, soit par des coups de mains, soit par une prompte & piquante repartie. Vim vi reppellere.