Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMPTABLE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 757).

COMPTABLE. adj. & s. m. & f. Le p de ce mot, ni de ceux qui suivent, ne se prononce point. Il y a même de bons auteurs qui écrivent comtable, d’autres contable ; mais il faut écrire comptable, aussi bien que compte, pour distinguer ce mot de Comte, qui est un titre, & un nom de dignité, comes. Comptable, est celui ou celle ☞ qui gèrent ou ont géré les affaires d’autrui ; qui ont reçu les effets ou les deniers qui leur appartiennent, dont ils sont obligés de rendre compte. Qui rei alicujus rationem debet reddere ; à quo rei alicujus ratio repeti jure potest, reddendæ rationi obnoxius. Tout Procureur, tout Commis, est comptable à son maître de son administration, de son maniement. Un tuteur est comptable à ses mineurs. Les Receveurs des droits du Roi sont comptables à la Chambre des Comptes. Il est dangereux de prêter de l’argent à un comptable.

Ce mot vient de computabilis, de computare.

Comptable signifie aussi responsable. Nous sommes comptables envers Dieu, nous lui rendrons compte un jour de toutes nos actions, des paroles oiseuses que nous avons dites. Souvenez-vous, Caton, que vous êtes comptable à la postérité de l’estime que Rome vous a accordée. Vill.

☞ Puisque l’homme est l’auteur immédiat de ses actions, il en est comptable, & elles peuvent raisonnablement lui être imputées ; on peut les mettre sur son compte : on est en droit de lui en faire rendre compte, & de rejeter sur lui tous les effets qui en sont les suites naturelles. Voyez Imputation & Imputer.

On appelle quittances comptables, les quittances en parchemin, revêtues des formes nécessaires pour être reçues dans un compte, pour faire décharger un comptable de quelque partie. Apocha quæ solvendæ pro debito pecuniæ habere locum possit.