Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMPLIES

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 749).
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COMPLIES. s. f. pl. Prière du soir, qui est la dernière partie de l’Ordre du Bréviaire, & qui se dit après Vêpres. Ecclesiasticarum precum ultima, completorium, completa. Les complies s’appellent ainsi, parce que c’est la fin & l’accomplissement de l’Office divin. C’est ainsi que l’on appelle completæ, les dernières oraisons de la Messe, que nous appelons Postcommunion, ainsi que l’ont remarqué les Bollandistes, & le P. Mabillon dans leurs Acta Sanctorum. S. Benoît est le premier Auteur Ecclésiastique qui ait parlé des complies. Il a établi dans sa règle que sur le soir les Moines s’assemblassent, qu’ils fissent en commun une lecture spirituelle, & ensuite quelques prières pour terminer la journée. C’est de cette pratique des Moines que la coutume de réciter complies est venue : on les commence, dans l’Office Romain seulement, par une courte leçon tirée de la sainte Ecriture : elle répond à la lecture spirituelle que faisoient les Moines ; on dit ensuite le Confiteor, ce qui convient très-bien à la dernière partie de l’Office divin. Dans la plûpart des Diocèses de France, qui ne suivent pas le Rit Romain, les complies commencent différemment, par exemple, à Paris, par Converte nos, &c. Les prières qu’on fait avant & après les Pseaumes, l’Hymne & les Pseaumes que l’on récite, tendent à exciter en nous les sentimens que nous devons avoir pour bien finir la journée, ou sont des moyens pour obtenir les graces nécessaires pour passer saintement la nuit. Voyez la règle de S. Benoît, Gavantus, Durand, le Cardinal Bona, &c.

Ce mot est dérivé de completa. Ménage.