Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COMPENSATION

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 744).
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COMPENSATION. s. f. Estimation par laquelle on compense une chose avec une autre ; action par laquelle une chose tient lieu d’une pareille ou d’une équivalente. Compensatio. En termes de Palais, compensation est proprement un moyen de droit, par lequel le débiteur poursuivi pour le payement d’une dette, demande qu’elle soit compensée avec ce qui lui est dû par son créancier, jusqu’à concurrence. La compensation est un moyen qui peut s’opposer en tout état de cause, même après la condamnation. L’équité naturelle a établi le moyen de compensation, le Droit civil en a prescrit les règles. La compensation équipolle à un payement. La compensation est de droit, de liquide à liquide.

☞ On appelle claire & liquide, une dette certaine, non sujette à contestation, & dès à présent exigible ; ainsi on ne peut pas compenser une dette exigible ; présentement avec celle qui ne le sera que dans un certain temps, ou sous condition.

Pour que la compensation ait lieu, il faut qu’il se rencontre une ressemblance & une identité parfaite dans les choses que l’on veut compenser. On obtenoit ci-devant des Lettres de Chancellerie pour faire des compensations. La compensation des dépens se fait, quand chacune des parties réussit en quelques-unes de ses prétentions.

Compensation se dit aussi au figuré, de tout ce qui tient lieu d’une autre chose, ☞ de l’estimation des choses, dont le bien & le mal étant mis en balance, le désavantage se trouve réparé par l’avantage. Il faut faire compensation des défauts de nos amis avec leurs bonnes qualités. B. Rab.