Dictionnaire de Trévoux/6e édition, 1771/COLUVRÉE ou COLEUVRÉE ou COULEUVRÉE

Jésuites et imprimeurs de Trévoux
(2p. 701).
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COLUVRÉE ou COLEUVRÉE, ou plutôt COULEUVRÉE, s. f. Quelques-uns disent vigne blanche, Brione ou Brioine. s. f. Bryonia. Ses racines sont grosses, charnues, blanchâtres, âcres & amères au goût. Elles poussent des tiges en sarmens menus, fort longs, cannelés, velus, & qui grimpent sur les corps voisins, auxquels elles se lient par le moyen de quelques vrilles. Ses feuilles sont alternes, à plusieurs angles, & ressemblantes par leurs figures à celles du lierre, mais plus amples ; de la grandeur de celles de la vigne, velues & d’un vert-pâle. Ses fleurs naissent des aisselles des feuilles, & viennent par bouquets : elles sont d’une seule pièce, évasées de demi-pouce de diamètre, découpées profondément en cinq quartiers, d’un blanc verdâtre, tirant un peu sur le jaune, & collées à leur calice, qui est pareillement verdâtre, à cinq quartiers. Ces fleurs sont quelquefois stériles ; celles qui nouent donnent des baies grosses comme des pois, rougeâtres, & qui renferment quelques semences arrondies & aplaties. La racine de coluvrée est hydragogue, & on s’en sert pour les hydropiques. On la donne en lavement pour provoquer la sortie de l’arrière-faix. Les Charlatans la vendent pour la racine de Mandragore. Elle est aussi apéritive. On en donne dans l’hydropisie, dans l’asthme & dans la goutte. En latin bryonia alba baccis rubris. Il y a plusieurs autres espèces de coluvrées. Le nom de bryonia qu’on donne à la coluvrée, vient de ϐρύω, germino ; parce que cette plante jette beaucoup de branches & s’étend beaucoup. Les Anciens l’ont appelée vigne blanche, ses feuilles ressemblent à celles de la vigne.

☞ Les vrais noms françois sont Couleuvrée ou brioine.